La vie d’Antoine Barcelone ressemble à ses tableaux, qui lui tiennent lieu de biographie. Secret, discret, et pourtant extraverti, cet homme qui se contente de signer avec ses initiales mêle harmonieusement en lui les couleurs blondes du Nord et les violentes luminosités du Sud. Chacune de ses toiles le transporte dans un nouvel univers, sur le fonds musical qui lui est indispensable. Notes et couleurs forment alors des nuances impondérables qui effleurent la toile et semblent tramer quelque complot innocent dans les fibres du lin. Comme il lui était impossible de se définir sans courir le risque de devenir fragmentaire, il a volontiers accepté l’idée qu’il était fraîchiste, devenant ainsi le dernier oeuvrier en date du fraîchisme, car ce mouvement, sans doctrine et sans école autre que le plaisir et la découverte de sensations renouvelées et partagées, lui a semblé répondre au mieux à son besoin d’être à la fois solitaire et accompagné. Antoine Barcelone « produit » peu, mais nous ne doutons pas que sa galerie ne s’enrichisse prochainement de nouveaux opus ; qu’ils soient en ré majeur ou en fa lancinant, ils seront les bienvenus.
